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Sens et non-sens du « projet » d’union euro-méditerranï
M.Sarkozy – Villégiature en Egypte. Sens et non-sens du « projet » d’union euro-méditerranéenne

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Dans un style inénarrable, M. Alain Le Roy, ambassadeur français chargé du projet d’Union pour la Méditerranée, une pure initiative du Président Sarkozy, expliquait, peu avant le départ de son patron pour une villégiature sur les rives du Nil, qu’il s’agissait, ni plus ni moins, d’une « union de projets (sic)…entre des pays d’intérêts convergents »(1). Assertion qui laisse songeur si l’on considère l’Est et le Sud méditerranéen pour ce qu’ils sont, des foyers récurrents de crises témoignant d’irréconciliables divergences structurelles entre des intérêts singulièrement antagonistes. M. Sarkozy, entend-t-il à ce propos régler en sous-main le contentieux israélo-palestinien ? De sa seule initiative et par le biais d’une Union méditerranéenne dont on pourrait à juste titre soupçonner qu’il s’agisse d’une version bis ou simplifiée de l’actuel conglomérat européen ?

Une observation superficielle pourrait faire croire que cette initiative présidentielle, assez mal reçue par la Chancelière Angela Merkel et qui d’ailleurs ne suscite pas un enthousiasme débordant de la part de ces partenaires visiblement contraints que sont MM. Zapatero et Prodi, ne serait qu’une sorte de lubie grandiose à mettre au compte d’une agitation frénétique et apparemment désordonnée. Cependant personne ne semble s’interroger sur les tenants et les aboutissants d’un tel projet, ni poser la question de son opportunité (n’y avait-il en effet rien de plus urgent à entreprendre, par exemple en faveur du redressement économique d’une France en pleine déconfiture ou d’une construction européenne dont l’avenir paraît illisible*?), sa faisabilité laissant a priori sceptique ou indifférent l’ensemble du landernau politique. Et bien, ces questions pourtant importantes ne sont pas posées, pourquoi ?

Un « projet » qui pourrait être en soi intéressant si sa préoccupation première (par le truchement de la construction d’une aire de coprospérité générale liée à une certaine maîtrise démographique sur la rive orientale de la Mare Nostrum), était, grâce à une forte coopération interétatique, de sauver la Méditerranée de son destin programmé de Mer Morte en devenir (2). Mais est-ce là le but premier de cette Union sortie d’un coup de baguette magique du gibus présidentiel ? L’environnement mis en avant n’est-il pas l’un de ces nombreux leurres que sèment à tous vents les docteurs ès manipulations pour mieux escamoter l’objectif vrai tout en amusant le vulgum pecus ? Pendant que caméras et paparazzi concentrent l’attention des foules sur les concubines présidentielles ou sur les tribulations des aigrefins de l’Arche de Zoé et les otages retenus dans de lointains maquis colombiens, les machines de guerre occidentalistes (3) progressent lentement mais sûrement sous couvert des agendas diplomatiques.

C’est pourquoi tous ceux qui se laissent hypnotiser par l’ostensible activisme présidentiel dans lequel ils ne voient qu’effets d’annonce, se trompent lourdement ! Quelle erreur de ne pas voir qu’il s’agit ici et avant tout d’une attitude destinée à donner le change, à détourner l’attention des grandes transformations en cours. Idem pour ceux qui s’amusent de l’histrionisme élyséen ou encore dressent le constat navré que la nouvelle présidence ne se livre qu’à des réformes cosmétiques sans projet véritable et sans «une réflexion ou une stratégie pour la France»(4).

Il est assuré que l’Union européenne des Vingt Sept et maintenant l’Union pour la Méditerranée, sont d’abord des projets dans lesquels la France en tant que Nation historique ne peut qu’être appelée à irréversiblement s’abîmer et disparaître. Le processus est déjà bien engagé et ce n’est pas la centaine de souverainistes qui se rassembleront le 4 février prochain devant le palais de Versailles pour conspuer les chambres réunies en Congrès, au nom de la patrie de Jaurès et de De Gaulle, qui y changeront quoique ce soit. Que cela plaise ou non, l’histoire s’est remise en marche avec l’accession de M. Sarkozy, une histoire dont nous ne sommes plus les acteurs mais qui nous entraîne, volens nolens, irrévocablement. Aussi est-il assez vain de se gausser du vibrionnisme présidentiel lorsque l’on devient les spectateurs impuissants de son destin. En effet, M. Sarkozy n’a pas de projet pour la France, et c’est à tort qu’il lui en serait fait grief, pour la bonne et simple raison qu’il en est le syndic de faillite. Oui certes, il n’a pas non plus l’ombre d’une vision personnelle puisqu’il n’est en tout et pour tout que l’exécutant d’une stratégie conçue et développée de longue date ailleurs, dans les banlieues chic de Virginie, et non dans les étroits marigots hexagonaux.

La première strate de cette grande transformation pour laquelle le Président Sarkozy manie avec dextérité sa baguette de chef d’orchestre, est bien entendu l’Europe appelée ainsi par anti-phrase puisqu’il s’agit avant tout de créer un vaste carrefour de libre-échange appelé à fusionner dès que possible avec l’Amérique du Nord. Idée que développe depuis peu et sans complexe l’ancien Premier ministre et fidèle du nouveau Président, M. Balladur (5). Le temps n’est plus aux dissimulations et aux arrière-pensées, l’on peut à présent abattre ses cartes sans la moindre réserve.

La seconde strate, projet nouveau et impressionnant d’envergure, est la création de cette Union euro-méditerranéenne devant permettre à terme l’arrimage du Maghreb arabe à l’espace européen, et au final leur intégration dans un ensemble unique. D’où l’importance politique de l’entrée de la Turquie dans l’Union. Précisons que la nouvelle Constitution repeinte aux couleurs de la France qui gagne par le tandem Balladur-Lang, ne fera désormais plus obligation d’une consultation du Peuple par voie référendaire pour toute nouvelle adhésion à l’Union (6). Et ceux qui croient que cette disposition ne s’appliquera pas à la Turquie sont des naïfs impénitents !

Allons plus loin et gageons que l’Union euro-méditerranéenne constitue déjà le pivot occidental du « Projet Grand Orient », l’Initiative Greater Middle East (7), apparemment en sommeil, mais en apparence seulement puisqu’il refait surface à travers l’UEM, un projet d’intégration et de normalisation globale visant en priorité le Maghreb et le Machrek arabe.

Dans ce contexte, chacun aura compris que la course aux contrats dans laquelle rivalisent entre autres les Européens, n’explique pas à elle seule la façon dont les despotes libyen et algérien sont aujourd’hui courtisés. En vérité, l’intégration du Maghreb est déjà en cours par le truchement de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord dont les gouvernements ont déjà signé des accords de partenariat.

Rappelons que l’Otan est active en Afghanistan où, sous couvert d’une mission de stabilisation (à laquelle participent des forces françaises dont il est prévu qu’elles s’étoffent prochainement pour monter en première ligne de feu au Sud, dans la province de Kandahar), elle conduit la guerre livrée depuis 2001 aux Islamistes et à la résistance irrédentiste pachtoune. L’Otan assure, de la même façon, en Méditerranée des missions plus discrètes de contrôle des voies maritimes et des transits des marchandises : à l’été 2007 l'OTAN avait ainsi depuis mars 2003 et le démarrage de l’Opération Active Endeavour, contrôlé plus de 75.000 navires et arraisonné une centaine de bâtiments suspects (8).

Or, l’intégration méditerranéenne sous la houlette de l’Otan (9) (et par conséquent sous la tutelle directe des É-U est silencieusement en cours depuis 1995 et la coopération en matière de sécurité associant l'Alliance atlantique à l’Algérie, l’Égypte, Israël, la Jordanie, le Maroc (ce dernier État participant à la Force de stabilisation de l'Otan dans les Balkans en vertu des accords de partenariat stratégique passés avec les É-U en 2003), la Mauritanie et la Tunisie, un partenariat militaire multilatéral mieux connu sous le nom de « Dialogue méditerranéen » !

En conclusion, on voit assez clairement que, parallèlement à la visite de M. Sarkozy à Alger et à l’invitation de M. Khadafi à Paris, de nombreux et juteux (sur le papier) contrats n’ont été signés que pour sceller des pactes sous-jacents d’une tout autre envergure. L’Algérie aujourd’hui est amenée, sous couvert de l’Otan à collaborer avec l’État israélien, avec la Turquie et avec les pays européens riverains de la Méditerranée, la France, l’Italie, l’Espagne qui se sont rencontrées à ce propos le 20 décembre dernier lors du sommet de Rome.

Ce qui pourrait constituer un facteur positif de stabilité est aussi le signe d’une intégration régionale pour le moins lourde de conséquences et particulièrement inquiétante, mais dont nul ne semble sérieusement se préoccuper. Sauf mezzo voce Mme Merkel qui, le 7 décembre considérait cette idée d’Union euro-méditerranéenne comme potentiellement"très dangereuse" en raison du risque de « libération de forces explosives par définition non souhaitables ». Déclarations à placer au regard de l’intervention du Président Sarkozy en clôture du sommet de Rome : « En Méditerranée se jouera la pire de guerres ou la meilleure des paix… En Méditerranée se joue une partie de l’avenir de l’Humanité ». Propos dramatiques à connotation prophétique, difficilement compréhensibles hors du contexte global des divers Projets d’unification et d’intégration des espaces européens et méditerranéens au sein d’un vaste ensemble satellite de la Puissance atlantique où les États devenus politiquement inexistants au sein de structures fédérales assureront des fonctions supplétives notamment d’ordre militaire au sein de l’Otan. L’intégration euro-méditerranéenne nous donne ainsi une image d’une grande netteté du monde à venir, un monde dominé tout à la fois par le commerce et la guerre.

sources voxnr.com

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