Eva Joly enflamme la communauté pied-noir Le Recours France, mais aussi l'UMP et le FN ont condamné vivement les propos de l'ancienne candidate des Verts à l'élection présidentielle, l'accusant de faire un amalgame inacceptable entre Roms et pieds-noirs.
«Si nous ne sommes pas capables d'intégrer quelques dizaines de milliers de Roms alors que nous avons intégré, en 1962-63, un million de pieds-noirs…» Les propos d'Eva Joly lâchés le 16 octobre sur i-Télé suscitent la colère dans la communauté des Français rapatriés d'Algérie. Au nom de l'association Recours France (rassemblement et coordination des rapatriés et spoliés d'outre-mer), Gérard Schettini a adressé une lettre à l'ancienne candidate des Verts à l'élection présidentielle. «Nous voulons vous dire combien nous avons été choqués par ce scandaleux amalgame», souligne-t-il avant d'ajouter: «Nous déplorons que vous représentiez la France au Parlement européen.»
Pour Michèle Tabarot, secrétaire générale de l'UMP et députée des Alpes-Maritimes, Eva Joly a «dépassé les limites» à l'encontre des pieds-noirs et doit «immédiatement leur présenter ses excuses car une personne politique responsable ne peut pas tenir de tels propos». Sur Twitter, Christian Estrosi, député-maire UMP de Nice, a également condamné les propos d'Eva Joly.
Au Front national, la condamnation a été vive. Mardi, Louis Aliot, vice-président du FN, a publié un communiqué intitulé «Honte aux alliés du Parti socialiste! Honte à Madame Joly!» «Par ces déclarations, souligne-t-il, cette alliée du Parti socialiste, membre de la majorité gouvernementale a insulté des millions de Français de toutes origines et de toutes confessions en pratiquant un amalgame douteux!» Louis Aliot s'interroge encore: «Comment cette donneuse de leçons peut-elle faire un parallèle entre l'immigration sauvage que connaît aujourd'hui la France et l'Europe, avec le drame bien français de l'exode de 1962?»
Enfin, Robert Ménard, pied-noir né à Oran et candidat soutenu par le FN à la mairie de Béziers, une ville où il existe une forte communauté pied-noir, n'en revient pas: «Je suis sidéré. Faut-il lui rappeler que les pieds-noirs étaient français et le prix qu'ils ont payé pour défendre notre pays avec les harkis.» Le fondateur de Reporters sans frontières fustige les propos de l'eurodéputée Verte: «Comparer l'incomparable est inadmissible. C'est honteux. Sa parole ne vaut plus rien. Cela me bouleverse et c'est une insulte adressée à la communauté pied-noir qui se sent meurtrie et humiliée.»